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« Peut-être bien. Mais avant, veux-tu bien me présenté cette jeune demoiselle mon cher Julian ? » Le sourire qu’il affiche, je le reconnais assez facilement. C’est le même que je fais quand je considère qu’une fille est "bonne". Du coup, c’est le genre de sourire que je fais anormalement souvent. Mais il est vrai que je suis malpoli, là. « Poppy Keynes, Micah Sullivan. Micah, Poppy. » Que je dis par dire en les désignant chacun tour à tour. Je souris, regardant de nouveau autour de nous, non, Elanora n’est pas là et c’est tant mieux. Il n’apprécierait pas de l’avoir sous les yeux toute une soirée, ce serait insupportable. Je sors ma flasque de Whisky Pur Feu de la poche de mon pantalon et prend une gorgée, la tendant d’abord à Micah. Je porte mon attention sur Daphné histoire de voir si aucun mec ne tourne autour, quoi que, ça me ferait plaisir, un mec à martyriser juste pour l’amusement, ça serait amusant. « Au fait, tu n'aurais pas vu Astor ? Elle m'avait certifié être présente mais il faut croire qu'on a pas le même horaire... Il faut vraiment lui acheté une montre pour son prochain anniversaire. » Astor, non, je ne crois pas l’avoir vu, ni dans la salle, ni dans les couloirs tout à l’heure. Je rigole tout de même à sa dernière phrase. Mais si elle a dit qu’elle venait, cela veut dire qu’elle viendra, sauf que c’est une femme et elle mette toujours une plombe à se préparer. Certes, je ne suis pas le mec le plus rapide là-dessus, mais elles restent toutes imbattables sur ce sujet. « Non, mais elle est surement en retard ou elle se prépare, ou une connerie de ce genre. Après tout, est-elle déjà arrivée à l’heure à une soirée ? » Je souris un peu plus, continuant d’observer les gens qui rentrent en même temps.

Moses n'était pas du genre coquette. Disons que si elle accordait une certaine importance à son apparence ce n'était pas pour autant qu'elle était prête à passer de longues heures à se poudrer le visage de façon excessive. Et encore moins à choisir ce qu'elle allait porter. Ce soir là elle avait opté pour une robe beige et un blazer noir qui traînait dans sa valise depuis l'année dernière. Elle s'arrêta à l'entrée de la Grande Salle, tirant sur les pans de sa robe avec nervosité. Elle n'aimait pas les robes. Elle ne portait jamais de robes. Elle se sentait trop confinée, comme si elle étouffait. S'il y avait quelque chose que Moses détestait encore plus que les robes, c'était de se montrer fausse, et elle ne se sentait pas elle-même, là, immobile, boudinée dans cette robe. Elle passa la main dans ses cheveux, s'ordonnant de se détendre. Vivement la fin de cette stupide soirée, pensa t-elle, alors qu'elle fit quelques pas en avant, se fondant dans la masse d'élèves et de professeurs. Elle avait déjà hâte de rejoindre sa salle commune, pour la vraie fiesta. La décoration de la Grande Salle était réussie, Moses devait l'admettre. Le plafond magique resplendissait de milles feux et, les longues tables de bois ayant été poussées sur le bord, la salle offrait un large espace où élèves et professeurs se mêlaient, dansant, buvant, mangeant et riant. Elle sentit cette bouffée de chaleur et de bonne humeur l'envelopper. Après tout, cette soirée ne s'annonçait pas si mal. Ses amis lui auraient peut être mis de côté un stock de boissons alcoolisés et, avec un peu de chances, elle serait bourrée avant onze heures. Elle poussa un juron alors qu'elle évitait de peu un coup de coude dans l'estomac, se frayant un passage parmi les sorciers qui s'étaient déjà avancés sur la piste de danse. Son premier objectif était de trouver à boire. Elle releva le menton, scrutant la foule, espérant pouvoir mettre la main sur la première bouteille de Whisky Pur Feu qui lui passerait sous le nez.

Alors que la plupart des élèves de l'école se préparaient pour la fête organisée dans la grande salle et qui allait commencer d'une minute à l'autre, Astor était assise seule dans la bibliothèque et finissait son devoir de justice magique. Arriver à l'heure à une soirée n'était pas dans ses habitudes. Elle referma finalement son livre et se dirigea vers la salle commune des Serpentard afin d'aller ranger ses affaires et se préparer. Elle avait encore du temps devant elle, pas la peine de se presser. Quand elle entra dans la grande salle, celle-ci était déjà pleine d'élèves de toutes les maisons, bien qu'il y ait l'air d'y avoir pas mal de Serpentard. Elle s'avança vers le milieu de la pièce et plusieurs regards de tournèrent vers elle. Les gens la connaissaient, la craignait, certains l'enviaient et ça lui plaisait. Elle regarda autour d'elle et vit Micah en compagnie de Julian et d'une fille qu'elle ne connaissait que de vue. Elle se dirigea alors lentement vers eux, essayant d'écouter discrètement leur conversation. Si elle pouvait, par hasard, entendre quelques infos croustillantes, autant en profiter. Elle fut plutôt heureuse de remarquer qu'on l'attendait. « Pourquoi être à l'heure ? Personne ne remarquerait mon arrivée. » Jetant quelques coups d'oeil autour d'elle pour voir qui était présent dans la grande salle, elle remarqua Moses. Un sourire mauvais se dessina alors sur ses lèvres quand elle vit cette dernière, mal à l'aise, tirant sur sa robe. Astor ne supportait pas cette fille. Non pas qu'elle lui ait fait quelque chose de spécial, mais elle ne l'aimait tout simplement pas. Le fait qu'elle ne soit pas à l'aise dans sa tenue la réjouissait, elle pourrait peut-être profiter de cette faiblesse, plus tard dans la soirée, pour s'amuser un peu.

Voilà que s'annonçait une soirée mémorablement amusante, aux côtés de son meilleur ami. Mais cela, c'était avant que ce dernier ne décide de préparer une petite surprise de son invention qui nécessitait le jus rare d'ellébore. Cette plante vénéneuse était, de surcroît, très capricieuse quant à sa cueillette de liquide et une petite erreur pouvait produire sur le malheureux horticulteur peu doué d'horribles brûlures et des hallucinations. En brave lion, Orson Abott n'avait pas tenu compte des craintes de Marvel et, pendant le cours de botanique du matin, s'était éclipsé des cransons que la classe disséquait pour aller recueillir le précieux fluide. Si vous avez bien lu l'intonation du texte, vous comprendrez que tout ne s'est pas passé comme prévu et que le pauvre Gryffondor se retrouva rapidement sur un lit à l'infirmerie - où il refusa d'avouer son méfait et préféra dire qu'il pensait qu'il s'agissait d'une autre sorte de cranson. Là, tel un mourant, il avait quémandé la visite de son ami, qui a profité pour le sermonner et l'accuser de lui gâcher la soirée par son absence. Notre grand brûlé se défendit du mieux qu'il pouvait et demandé une dernière faveur : ajouter un peu de piquant à sa place. Ici débuta un long combat entre les rechignements et les supplications (qui finirent par gagner). Ironique jeu du sort, la lettre reçue quelques heures plus tard ? Marvel sortit de l'infirmerie déçu mais pas abattu. Après tout, il y avait d'autres sorciers dans le château, non ?

18 h 30. Tellement de temps devant lui avant le début de la soirée. Il s'allongea dans son lit et se réveilla un peu plus tard que prévu, mais quelle importance lorsqu'on n’avait personne en particulier à impressionner et que mettre son habit ne prenait qu'une dizaine de minutes ? D'humeur passablement joyeuse malgré la désertion de son ami, il enfila une chemise claire pour la bonne humeur qui allait régner dans la Grande Salle. Néanmoins, nulle signe de sa montre dans le dortoir et il eut beau creuser sa mémoire, rien à y faire. Il descendit à la fête le poignet vierge. Étonnamment, peu de gens étaient arrivés - ou du moins, peu de gens qui pouvaient remplacer l'absence du Gryffondor. Il salua deux élèves qu'il connaissait vaguement et quelques professeurs (on n’oubliait pas la politesse pour autant qu'on voyait ses supérieurs dans un autre cadre) puis se dirigea vers le bar pour y commander un petit verre d'hydromel. Chose faite, il déposa son popotin sur une chaise un peu loin, guettant l'arrivée d'une quelconque personne avec qui festoyer. Quelques secondes plus tard, il s'était déjà perdu dans ses grandes réflexions humanistes sur les gnomes et sur les ingrédients des dragées surprises de Bertie Crochue.

Blake épiait ses petits camarades à la recherche de croustillant à se mettre sous la dent. Il était évident que seul l'after lui offrirait ce genre de détails. Ainsi elle reporta son attention sur Darius, seul enseignant qu'elle appréciait. La brune avait perçu en lui des bribes de sa propre histoire et s'était ainsi rattachée plus d'une fois à son professeur. Elle prit son soupir avec amusement. Compréhensive, elle lui offrit une moue désolée qui se transforma bien vite en froncement de sourcils. « Trop long tu veux dire. » le rectifia-t-elle automatiquement en baissant son propre regard sur sa tenue. Il n'y avait pas que quelques années qui les séparaient, mais également quelques centimètres de décence. Blake n'était de toute évidence, jamais satisfaite de son apparence mais également des camarades qui l'entouraient. Les sourires en coins et regards interrogateurs eurent le don de l'exaspérer. Elle ne s'étonna pas de voir Sura et sa petite troupe en plein bavardage intempestif. Puis elle s'apprêta à lancer un juron pour soutenir Darius mais celui-ci l'avait déjà entrainer vers la piste. Ravie par l'initiative, la brune se laissa faire, appuyant les mouvements au rythme de la musique, se préoccupant du coin de l'oeil des commères. « Tu as conscience que dès demain, l'école entière va nous coller une aventure ? » lui demanda-t-elle, se rapprochant automatiquement de lui. Elle voyait en Darius un grand frère, non un possible prétendant mais l'idée de délier les langues l'amusait trop pour qu'elle n'en profite pas. Leur relation était claire dans son esprit, là était l'important. « Même les serpentards ont une mentalité proche du bac à sable. » lui souffla-t-elle se moquant ouvertement de sa propre maison. Elle ne pouvait nier détester les siens parfois, qui étaient les premiers à lancer des rumeurs infondées. L'idée que Darius, professeur, mais avant tout ami proche, en soit victime lui était intolérable. « Tu danses bien dis moi, je t'ai sous estimé. » lança-t-elle afin de changer de sujet et de se concentrer sur lui. Sa robe était effectivement trop courte puisqu'un simple mouvement circulaire suffisait à faire remonter les froufrou et laisser apercevoir bien trop de chair. Raison pour laquelle elle se stoppa automatiquement.

Madeline ajouta la touche finale à sa tenue : une jolie fleur blanche dans ses cheveux. Elle sourit à sa réflexion dans le miroir et, satisfaite du résultat, prit son sac à main jaune-orange (toujours fière d'afficher les couleurs de sa maison) qui reposait sur son lit. La jeune demoiselle ne savait pas trop à quoi s'attendre pour cette soirée. Elle reconnaissait l'effort qu'avait fait leur directeur, mais il semblait il semblait tellement faux et débordant d'arrières pensées que même Madeline, qui préfèrait voir le bon côté de chacun, était septique quant à la bonne volonté de Derwent Smethley. Elle haussa les épaules. Ce n'était pas comme si elle pouvait y changer quoique ce soit alors autant cesser de s'en préoccuper.

La poufsouffle se mit donc en route pour la grande salle. Étant plutôt solitaire et n'ayant pas beaucoup d'amis (mais un tas de connaissances), Madeline n'avait donné rendez-vous à personne. C'est donc seule qu'elle pénétra dans la grande salle. Celle-ci commençait à se remplir, mais était loin d'avoir accueilli tous ceux qui avaient répondu positivement à l'invitation du directeur. Elle se dirigea vers le bar et se commanda un verre d'hydromel. Puis, elle aperçut Marvel Clarke, la seule personne présente dans la salle avec qui elle avait une relation amicale. Elle se dirigea vers lui et sourit en le voyant encore perdu dans ses pensées.

Une idée totalement machiavélique lui vint en tête. Elle passa alors en mode ninja. Tout en s'approchant discrètement de son ami, elle se faufila derrière lui pour qu'il ne la voit pas. Elle lui tapota l'épaule gauche et s'assit à sa droite sur une chaise qui traînait. « L'autre bord coco! » dit-elle en souriant. « Tu es encore perdu dans tes rêveries? Tu pensais à quoi cette fois-ci? Hum, laisse-moi deviner... » Madeline pencha la tête sur le côté en observant le poufsouffle. « Ah! Je sais. Serais-ce possible d'apprivoiser un Géranium dentu? En tout cas, moi je ne m'y risquerais pas! » ajouta Madeline en riant.

Au fur et à mesure que la grande aiguille avançait, la salle accueillait de plus en plus d'élèves. Ceux-ci formaient une drôle de foule ; d'un côté, il y avait les gamines de onze ans dont les formes inexistantes étaient recouvertes de robes aux motifs floraux (limite s'il n'y avait pas des coeurs et des arcs-en-ciel) et de l'autre, les jeunes adultes déjà désillusionnées dans de courts et serrés vêtements. Marvel faisait attention à cette population grandissante mais très très distraitement. Lorsqu'il n'écoutait pas d'une oreille mi-attentive les conversations banales des autres pour se distraire ou qu'il ne tournait pas son verre avec sa baguette magique d'un geste d'ennui, il pensait (c'était bien là sa spécialité). A cet exact moment, c'était un fragment du cours de potion qui lui vint en tête. Fouillez-moi pourquoi, mais il entendait alors le professeur déclarer que les feuilles de vanille rendaient les philtres plus puissants... à moins que ce ne fussent les feuilles de menthe qui atténuaient les effets ? Et puis, qu'est-ce que c'était inapproprié de réfléchir à tout cela, presque criminel. Il lui semblait qu'il y avait deux tendances parmi les invités de la fête : les trop jeunes et les Serpentards (qui étaient venus en si grand nombre comparé aux autres que c'en était presque louche). Et aucun de ces groupes ne lui convenait. De son oeil désespéré, il cut apercevoir son meilleur ami au loin, mais se rappela presque douloureusement qu'il était alité. Par la barbe de Merlin, ce n'était pas du tout la même chose sans lui ! Il s'enfila une grande gorgée d'hydromel (pour noyer sa peine). À peine son verre déposé, on lui tapota l'épaule. Ce « on » se déplaça de l'autre côté, s'appelait Madeline, portait les mêmes couleurs de maison et avait son âge. C'était une drôle de fille solitaire mais qui méritait bien une discussion de temps à autre. « Je sens en vous, mademoiselle Atkins, un grand devoir de pratiquer la légimancie. C'est franchement pitoyable ! » Marvel était toutefois ravi d'avoir enfin trouvé compagnie, surtout que celle de Madeline était plaisante d'habitude. « OK Mads, je m'ennuie depuis quinze minutes. Tell me about, t'en penses quoi ? Ca serait le temps ? » Tell me about. Un jeu stupide inventé à quinze ans (à moins que ce n'était quatorze ? ça se mélangeait souvent dans ses mémoires) où l'un d'eux pointait une brave personne et l'autre lui inventait une vie loufoque, dramatique ou ennuyante. « Honneur aux dames ! » Il lui désigna un élève de Serdaigle de seize ans qui tournait autour d'un autre élève, plus vieux mais aux traits ressemblants - son grand frère assurément -, à la quête d'un peu d'alcool sans doute.

Spoiler:

Sura n'éprouvait aucun remord à salir la réputation d'une personne qu'elle ne portait pas dans son cœur, et ce n'était pas non plus comme si personne ne pouvait y avoir pensé alors qu'ils se donnaient en spectacle devant tout le monde. Répugnant. « C'est triste de voir jusqu'où vont certaines personnes pour attirer l'attention. » critiqua-t-elle, hautaine. Les deux amies se mit à rire, Daphné était la partenaire idéale, quoiqu'il arrive mais leur petit tête à tête fut interrompue par l'arrivée de ce cher Bryce, le cousin de Sura, qui était accompagné. Quelle surprise, elle ne s'y était pas attendue même si en y réfléchissant, elle ne lui avait jamais posé la question. Jusqu'ici, la réponse ne l'avait pas vraiment intéressé. Néanmoins, c'était étonnant de le voir au bras d'une serdaigle alors qu'il avait le choix parmi les serpentards. Quoique, en y réfléchissant bien, Sura préférait encore le voir avec une petite idiote de gryffondor plutôt qu'avec une peste telle que Blake ou pire, Gretta. A la pensée des deux arrivants en couple lui donna la nausée. Elle savait qu'ils trainaient toujours ensemble, ce qui avait déjà le don de la mettre en pétard. Elle espérait néanmoins que Bryce avait assez de respect envers son propre sang pour ne pas oser trahir sa douce cousine. « Non merci Holloway, je vais me contenter de ça pour le moment. » dit-elle en montrant son Rhum au groseille qu'elle savourait lentement. Elle avait déjà hâte de s'incruster chez les Gryffondor pour l'after. Sura posa vaguement les yeux sur celle qui accompagnait son cousin, sans réellement prendre le temps d'en savoir plus sur elle puisqu'elle proposa à Bryce de rejoindre le bar. La rivalité entre les différentes maisons étaient palpables, même en dehors des cours mais Sura respectait un temps soit peu les serdaigles, car sa mère en avait été une une fois, mais cela s'arrêtait là. « Elle doit certainement être maso. » souffla Sura en réponse à la question de Daphné. « Mais peut-être qu'elle aime ça après tout, ça doit être son genre. » Elle haussa les épaules, les lèvres s'étirant d'un sourire malicieux.

Si d'ordinaire, Yessin savait être ponctuel, ce soir il était à la bourre. Toutefois, au vu de ce que le début de soirée présageait, ce n'était pas là matière à s'alarmer tant qu'il s'y rende au début ou dans les derniers instants, l'ambiance serait à n'en pas douter exactement identique. A dire vrai, s'il avait enfilé son nouveau complet gris flambant neuf pour l'occasion, c'était seulement dans l'optique de l'after prévue chez les Gryffondor pour qui, dans leur grande majorité, il nourrissait certes sans vergogne une haine profonde mais de qui il saluait toutefois parfois certaines des initiatives. Ainsi, tout ce qu'il espérait tandis qu'il descendait les escaliers qui menaient à la Grande Salle un air suffisant parfaitement assumé sur le visage, c'était que les rouge et or parviendraient à tenir leurs promesses que tous, mineurs comme majeurs, Serpentards comme Pouffsouffles espéraient voir devenir réalité, à savoir qu'ils allaient vivre une soirée d'anthologie. Il pénétra à l'intérieur et s'étonna de constater alors qu'il balayait la pièce des yeux que tous - du moins, ceux qui méritaient son intérêt - étaient déjà là, rassemblés en petits groupes et s'efforçant chacun d'alimenter les conversations. Seule manquait en réalité la personne de qui il souhaitait réellement la compagnie, son amie Agnetha. A n'en pas douter, elle devait encore être en train de s'apprêter dans le seul but de resplendir davantage que toutes les autres filles qui, il le constata en arrêtant ses yeux sur certaines - dont une qui attira particulièrement son attention - répondaient déjà à bon nombre de ses critères. S'approchant d'une des tables où s'alignaient mets et boissons, il s'empara d'une coupe de Rhum groseille dont il descendit le contenu en moins de temps qu'il n'en aurait fallu pour le dire et observa les alentours, tentant de déterminer s'il fallait qu'il aille rejoindre un des groupes - dans lesquels il y avait toujours une personne qu'il ne voulait pas voir - ou si l'un d'eux finirait par venir à lui, l'apercevant esseulé.

« Les gens sont désespérés, que veux-tu. » expliqua-t-elle. Elle ne trouvait pas ça logique ni même intéressant de se rapprocher d’un professeur. Surtout en ce moment avec tout ce qui se passait. La paranoïa n’était pas loin mais visiblement ils devaient ne pas en prendre considération. Tant pis, c’était une idée aussi de faire parler les gens, du moins de faire parler Daphné et Sura. Blake allait avoir bientôt une nouvelle réputation. Elle devait d’ailleurs peut-être en toucher un mot à Julian avant, fallait peut-être qui se prépare à la chose et qu’il évite de casser son coup. Il adorait ça celui-là. Bryce venait seulement d’arriver que la petite princesse de Serdaigle l’emmenait déjà vers le bar. Ricanant doucement, elle les suivit du regard. Les tensions entre les maisons devenaient de plus en plus importantes. Daphné ne s’était jamais entendu avec les autres du moins en public. Seulement elle avait quelques contacts ici et là pour le bien de son trafic. « En tout cas avec Bryce, elle risque pas de s’ennuyer. » rigola-t-elle tout en recommandant un autre verre, non alcoolisé cette fois. Mieux valait être alerte. L’after chez les Gryffondors promettait d’être épique. « Oui elle a vraiment l’allure. Mais va falloir qu’elle s’accroche où elle va finir avec un pauvre petit cœur brisé. » minauda-t-elle. Elle se tourna vers Sura. « Pas de proie en vue ce soir ? » Elle savait pour la connaître assez bien que Sura avait beaucoup de succès avec les garçons et qu’elle leur rendait bien. Attendant sa réponse, elle remarqua Moses un peu plus loin, visiblement en train de chercher quelque chose. « C’est ça que tu cherches ? » cria-t-elle en empoignant la bouteille de whisky pur feu. Elle saisit un verre qui trainait et commença à le remplir. « Tiens. » dit-elle en lui donnant tandis qu’elle s’était approchée peu à peu. Cette attitude aurait pu sembler bizarre puisque Moses était une Gryffondor et que Daphné ne l’appréciait pas plus que ça. Mais voilà. Elle était au courant de son trafic et elle menaçait de tout balancer alors elle essayait de faire la gentille. « Je n’ai rien mis dedans si tu veux savoir. » cracha-t-elle tandis que Moses regardait fixement le fond de son verre. « Ce serait trop simple. » expliqua-t-elle. Et bien oui, si Daphné aurait vraiment envie de lui faire mal, elle aurait agi d’une manière plus agressive. Elle sourit à Sura qui bien évidemment était au courant de ce problème vu que Bryce était aussi impliqué dans ce trafic.

Il y avait des instants comme celui-ci où Bryce avait une folle envie d'étrangler sa cousine, ainsi que sa meilleure amie. Les deux jeunes femmes étaient de véritables pestes par moment et Posy venait d'en faire les frais. Dédaigneuses et froides, elles avaient réservés un accueil glacial à la Serdaigle. Bryce leva les yeux au ciel en écoutant attentivement les réfléxions de Sura et de Daphné. « Toujours aussi aimables. » dit-il froidement, avant de se retourner pour partir retrouver Posy au bar. Ce que Sura pouvait se montrer odieuse quand elle le voulait. « La soirée promet d'être longue. » commenta alors Posy. Bryce esquissa un leger sourire. Il n'avait pas envie d'être là. Du moins, il n'avait plus envie. Il s'était engagé auprès de la Serdaigle pour passer la soirée à ses côtés mais il avait juste envie de prendre ses jambes à son cou pour partir en direction de la forêt interdite. Au moins, les arbres seraient une compagnie plus agréable. Non pas que Posy ne le soit pas mais elle semblait... Ailleurs. Le silence prit place entre la serdaigle et le serpentard et lorsque Bryce se retourna et remarqua la silhouette de Yessin, qui venait semble t-il d'arriver dans la Grande Salle. Le peu de bonne humeur qui lui restait s'évapora aussitôt. « Donnez moi ça. » ordonna t-il séchement, en attrapant un verre de whisky pur feu avant d'en avaler rapidement le contenu. Une grimâce d'écoeurement sur le visage, il se retourna vers Posy. Son changement d'humeur n'allait pas passer inaperçu, si bien qu'il préféra s'excuser. « Je ne suis pas le cavalier parfait. » annonça t-il. « Je te présente d'abord aux vipères et maintenant je suis aussi d'humeur qu'un troll mal luné... » ajouta t-il en prenant à nouveau dans l'une de ses mains un verre. « Comment s'est passée ta journée? » finit-il par demander. Une question dès plus idiotes mais le jeune homme voulait à tout prix changer de sujet.

Yessin avait beau tenter de paraître indifférent, son regard ne pouvait s'empêcher de fixer les deux mêmes personnes qui, près du bar, semblaient apprécier leur soirée. A les voir si proches, et bien qu'il n'avait bu qu'un verre, Yessin en eut soudainement la nausée. Ce n'était pas tant l'idée de les voir ensemble qui le répugnait mais plutôt celle qu'il ne pouvait être avec elle. Chassant cette idée de ses pensées, il balaya une dernière fois la pièce des yeux à la recherche d'Agnetha, en vain cependant, et se dirigea donc presque instinctivement vers l'un des groupes, préférant se mêler aux autres que de s'infliger davantage la contemplation d'un si déplaisant spectacle. Saluant des visages, en ignorant d'autres, il parvint finalement aux côtés d'amis qui, il le savait, auraient suffisamment le coeur à la fête pour lui faire passer l'envie de s'attarder sur le cas Posy : Poppy, Micah et Julian, trois élèves de sa maison qu'il gratifia d'une bise et d'un compliment sur sa tenue pour la première et d'une tape amicale pour les deux autres. « Le meilleur des trois mousquetaires est enfin là ! Je vous ai manqué, n'est-ce pas ? » Dit-il, amusé et sachant pertinemment que l'un des deux ne manquerait pas de contester son affirmation. Il salua également d'un franc sourire, qui se voulait d'ailleurs un brin séducteur, une autre Serpentard dont il savait peu de choses en vérité mais dont la beauté était assurément acquise. Déjà, le visage de Posy apparaissait dans son esprit tandis que ses yeux s'attardaient sur la jolie brune mais il le chassa bien vite, préférant reporter cette fois son attention sur ses camarades. Autour d'eux, certains commençaient à danser, d'autres à s'empiffrer, Yessin, lui, n'avait qu'une hâte : que la soirée dérive des sentiers que la direction avait prévu pour elle, quitte à devoir lui-même mettre la main à la pâte. « Personne n'aurait par hasard une idée pour donner un peu de piquant à cette soirée pour sexagénaires, oui ? non ? Yessin vous écoute. » Comme toujours, il théâtralisait un rien, c'était devenu une seconde nature pour lui, de celles qui lui permettaient d'oublier les personnes qui devaient l'être et à qui il ne voulait plus accorder une seule pensée.

En décidant de se rendre à cette soirée Gretta ignorait dans quoi elle mettait les pieds. La seule chose qui l’avait motivé à s’y rendre étant bien sur, son besoin d’évasion. Ces derniers temps, la jeune femme n’avait eu que très peu d’occasions de se détendre, redoublant d’effort pour ne pas perdre toute l’avance acquise depuis le début de l’année, elle arrivait tout de même à saturation. Malgré son désir de réussite absolue, la jeune Boleyn étouffait et avait besoin de s’amuser, martyriser son monde et les matchs de Quidditch lui permettaient de tenir en général, mais pas en ce moment. Pour cette raison, cette soirée tombait à pique, et elle pariait ne pas être la seule à percevoir en cette soirée, une véritable occasion de souffler. Mettant les petits plats dans les grands, Gretta avait, comme à son habitude, décidé de jouer la provocation, sa tenue en fut ainsi le premier objet. Choisissant soigneusement une robe très semblable à celle que son ancienne amie Sura avait acheté quelques mois auparavant. A cette époque elles s’appréciaient encore avant que leur amitié ne vire au vinaigre. Même si elle ignorait si elle comptait porter cette robe ce soir, elle se souvenait parfaitement de sa fierté à l’avoir déniché et un rien était bon à prendre pour la voir furax. Il n’y avait que des filles pour se disputer pour un bout de chiffon n’est-ce pas ?
Après avoir finalisé sa tenue par une touche de maquillage très simple et une tresse attachée en à peine cinq minutes, la jeune femme put quitter la salle commune des Serpentards et s’orienter vers la fête. N’importe qui n’aurait eut qu’à suivre la masse d’élèves bien plus élégants que d’ordinaire pour se repérer. Arrivée sur place, elle eut le plaisir de constater que la musique ne serait pas la pire chose de la soirée. Adressant quelques signes de tête polis ça et là aux personnes qu’elle reconnaissait, elle finit par apercevoir Sura un peu plus loin. Constatant avec plaisir qu’elle portait sa petite trouvaille, l’initiative de la jeune Boleyn ne tomberait donc pas à l’eau. N’attendant qu’une poignée de secondes avant que son regard ne se pose sur elle, Gretta se contenta de lui adresser un sourire radieux tout en provocation avant de se diriger vers le buffet. Elle ne comptait pas y aller mollo, oh ça non, et elle prenait le premier d’une longue liste de verres de whisky pur feu de la soirée.

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Tell me about. Cela faisait un bail qu'il n'y avait pas joué. Madeline sourit en repensant aux heures qu'ils avaient passé à inventer les vies les plus improbables possibles à la place de faire leurs devoirs. Elle tourna la tête dans la direction que lui pointait Marvel. Sa victime : Jonathan Peters, un Serdaigle de 6e année qui faisait honte à sa maison avec ses résultats scolaires. « Aahhh... Peters! » Elle prit quelques secondes pour réfléchir à l'histoire farfelue qu'elle allait lui inventer. Lorsqu'une idée (assez comique) poppa dans son son esprit, elle sourit et se lança. « Alors écoute-moi bien Marvel. Ce que je m’apprête à te révéler est classé top secret. Je crois bien que le seul à être au courant, c'est Smethley. » C'est avec un ton énigmatique qu'elle racontait son histoire. « Tu t'es peut-être déjà demandé comment est-ce qu'un Serdaigle pouvait avoir des Trolls à ses examens. Peut-être as-tu pensé que Peters avait mangé des pastilles de gerbe ou autres confiseries du genre avant l'évaluation. Et bien non. La vérité, c'est que Peters a du sang de troll dans les veines! Je te le jure Marvel. Son arrière-grand-mère est un troll. C'est aussi pour ça qu'il est si moche... » Madeline n'était pas du genre à faire ce type de remarques, mais le pauvre Serdaigle n'était absolument pas de son goût. Il traversait encore la triste période de l'adolescence, de la puberté et de tout le bla bla habituel qui rend les gens peu attirant. Elle hocha la tête comme si elle avait pitié du sort du Serdaigle et sourit en pinçant les lèvres. « Le pauvre... » La jeune fille était contente que son ami est proposé ce jeu. Cela rendait la soirée un peu plus intéressante et ramenait de bons souvenirs à la surface. Elle regarda son verre déjà presque vide et le cala d'un coup. « Quelque chose à ajouter? Un autre secret à déterrer sur ce cher Jonathan Peters? » demanda-t-elle en souriant franchement.

Ce que les gens pouvaient être susceptibles parfois ? Avaient-ils perdu leur sens de l'humour en chemin ? Sura se le demandait et leva les yeux au ciel en constatant la froideur de son cousin. A quoi jouait-il au juste ? Ne lui arrivait-il pas de balancer quelques vannes, parfois bien piquantes aux gens qui l'entouraient ? Tant pis pour lui s'il voulait le gentil cavalier, Sura ne changerait pas pour ses beaux yeux et certainement pas pour ceux de son aventure d'un soir. La jeune femme reporta donc toute son attention sur la seule et unique personne qui semblait partager la même vision des choses : Daphné. « Non, du moins pas encore... » dit-elle sur un ton joueur en adressant un petit clin d'oeil à son ami. Contrairement aux autres filles, elle ne s'était pas écroulée sur le sol en pleurant qu'aucun garçon n'allait l'inviter pour la soirée, elle avait refusé quelques propositions, ne se sentant tout simplement pas d'humeur à supporter un boulet. Elle voulait savourer chaque seconde de cette ennuyeuse soirée toute seule, jusqu'à l'arrivée attendue de l'after, bien évidemment. Elle suivit Daphné du regard qui s'était levée pour affronter Moses. Si Sura ne lui avait quasiment jamais adressé la parole, elle savait que son amie ne la portait pas dans son cœur. A croire qu'en dehors de elle deux, elles n'appréciaient pas beaucoup de filles dans cette école... Elle sourit à Daphné, s'amusant de la voir un brin provocante avec sa 'camarade'. Rien de bien méchant en somme. Et tandis que Bryce faisait affaire avec ses propres drames, Sura allait faire face aux siens. Son regard se détacha de son amie pour scruter les environs quand elle croisa celui de, et ce n'était peu dire, sa pire ennemie. Elle se raidit sur sa chaise, son mâchoire et ainsi que ses doigts se crispèrent autour de son verre presque vide. Le simple fait de la voir la faisait bouillir mais c'était peu en comparaison au sentiment de trahison qu'elle ressentit en remarquant sa robe, pratiquement identique à la sienne. Elle se rappelait parfaitement du jour où elle l'avait acheté, Gretta portait encore le titre de meilleure amie et elles avaient fait un peu de shopping toutes les deux. Qu'on ose lui dire que c'était elle qui commençait les hostilités, ou plutôt les continuer... Elle répondit, un peu tard, à son sourire par un autre encore plus faux que son ancienne amie. « Quelle salope. » grinça-t-elle en la fusillant du regard. Elle jurait rarement, mais parfois, c'était bien difficile à contrôler. Ce n'était pourtant pas tant une histoire de robes identiques, mais tout ce que faisait Gretta la mettait hors d'elle, puissance mille. Elle se leva de sa chaise et rejoignit le bar, bousculant au passage Bryce sans vraiment faire attention. Elle reprit un verre de Rhum aux groseilles et l'avala presque d'une traite. « Cette soirée ne pouvait pas être plus intéressante. » ironisa-t-elle amèrement. Si la compétition entre les maisons s'avéraient féroces, rien n'était comparable à celle qui existait entre les deux anciennes meilleures amies. Elle pouvait tout simplement décider de l'ignorer, ce qu'elle comptait faire mais elle savait cette initiative perdue d'avance. Elle se rapprocha de son cousin et regarda sa cavalière. « Je m'excuse. » commença Sura en posant ses yeux clairs sur Posy. Ce qui pouvait en choquer plus d'un. « Finalement tu aurais pu choisir pire qu'une Serdaigle. » cette fois à l'adresse de Bryce. Même si elle n'avait rien à reprocher à Posy, l'idée était là. Il n'y avait rien de pire que Gretta.

Darius n’était pas né de la dernière pluie et savait pertinemment que ses actes avaient des conséquences. Mais il savait aussi que quoiqu’il fasse, des rumeurs seraient répandues à ses dépends. S’il était resté dans son coin à faire le pied de grue en surveillant les élèves il aurait été étiqueté de mec coincé qui joue les aurors d’un soir. En dansant avec Blake il ferait également parler les élèves mais au moins il s’amuserait un peu. Gardant tout de même une certaine distance avec la jeune femme pour ne pas risquer le renvoi le jeune professeur cessa de porter attention aux mauvaises langues pour se concentrer sur la jeune femme qu’il fit de nouveau tourner sur elle-même. Remarquant qu’un tel mouvement avait tendance à soulever sa robe déjà trop courte il se promit de ne plus le refaire et lui adressa un sourire entendu. « C’est que j’en ai connu des bals pour parfaire ma technique ! » Se justifia-t-il en riant. Ce qui était plutôt vrai en soit. Durant son adolescence on ne pouvait dire qu’il avait été un excellent danseur, mais Moira l’avait forcé à s’entraîner lorsqu’il l’avait invité au bal de fin de Noël lors de leur sixième année. Elle ne voulait pas qu’ils se ridiculisent. Il n’avait jamais pensé à la remercier d’ailleurs. Son regard circula dans la salle, à la recherche de sa meilleure amie. Introuvable. Il scruta alors de nouveaux les visages, dans l’espoir de croiser celui d’une brunette qu’il désirait ardemment voir. Non plus. Il posa de nouveau ses yeux sur sa partenaire de danse et esquissa un sourire. « Tu sais, tu n'as pas à te sentir obligée de tenir compagnie au vieux professeur que je suis. Tu peux rejoindre tes camarades et faire ce que les jeunes de votre âge font… » Déclara-t-il, amusé de jouer sur son – prétendu – grand âge, appuyant ses dires d’un clin d’œil complice. Elle avait sûrement beaucoup de garçons à voir, beaucoup de potins à discuter et beaucoup d’alcool à ingérer. « Et promets moi de faire attention à toi ce soir. » Ajouta-t-il plus sérieusement. Parce qu’il n’était pas dupe et naïf, il se doutait que les élèves n’iraient pas sagement se coucher après la soirée dans la Grande Salle. Il ne savait ni où ni par qui était organisé l’after mais il ne faisait aucun doute que Blake s’y rendrait.